PETITE CHRONIQUE D'UNE IMMIGRATION
Chhor-Huy est arrivée en France, de Taïwan, à 5 ans, avec sa famille.
Ses parents sont aujourd'hui entrepreneurs, fondateurs d'une usine de saucisses traditionnelles - recette d'enfance bien gardée de sa mère - estampillée Sing Quang Ying.
Chhor-Huy et Yoann sont mariés depuis 8 ans. Ils ont deux enfants. Elle leur parle chinois. Ils répondent en français à leur père, en chinois à leur mère, à leurs tantes et à leurs grands parents.
De leur pavillon de Longjumeau, ils ont décidé de continuer leur vie au Canada, à Vancouver.
La communauté chinoise y est la deuxième plus importante de la ville. 1/3 de la populaition de la région est chinoise.
De Taïwan à Paris, de Paris à Vancouver, Chhor-Huy a presque fait le tour du globe.
Elle recommence sa vie juste en face de son pays natal et redécouvre dans la ville de Vancouver les goûts et les couleurs de son enfance.
août - novembre 2009
Chhor-Huy et Yoann vivent dans un pavillon, à Longjumeau. Ils sont mariés depuis 8 ans et ont deux enfants, Mateo et Maewenn.
Chhor-Huy et son mari travaillent dans l'informatique. Ils ont décidé de changer de vie, en partant s'installer au Canada, à Vancouver.
Arrivée en France, de Taïwan avec ses parents, ses frères et soeurs à l'âge de 5 ans, elle cultive la culture chinoise avec ses enfants.
Maewenn parle chinois avec sa mère, ses grands parents, ses oncles et tantes. En français avec son père.
Les parents de Chhor-Huy sont arrivés en France au début des années 70, dans une grande misère.
Au fil des années, ils ont économisé et ouvert une usine de fabrication de saucisses chinoises, à Saint-Maur-des-Fossés.
La recette de fabrication des saucisses et du porc séché Sing Quang Ying est bien gardée. La marque est aujourd'hui leader dans les grands magasins asiatiques de la région parisienne.
Toute la famille travaille dans l'usine de Saint Maur. Contrairement à ses soeurs Chhor-Hong et Chhor-Eng, très investies dans la vie de l'usine, Chhor-Huy a imposé de mener sa vie professionnelle en dehors du clan familial.
Yoann et Chhor-Huy ont mis trois ans à préparer leur départ au Canada. Une cousine chinoise, les hébergera à leur arrivée et les aidera à trouver une maison.
La notion d'entraide au sein de la diaspora chinoise est très importante pour Chhor-Huy. Elle sait que sa famille, même éloignée, lui sera d'une grande aide à son arrivée.
De Taiwan à Paris, puis à Vancouver, Chhor-Huy a fait le tour du globe. Elle habitera à présent en face de son pays de naissance.
Le jour du départ, toute la famille - parents, grands parents, frères, soeurs et amis - se retrouvent à l'aéroport.
La mère de Yoann a préparé des sandwichs au saucisson et du raisin pour les enfants. La mère de Chhor-Huy des pains au poulet et à la coriandre et des litchis.
De nombreux commerçants et de riches entrepreneurs chinois se sont installés à Vancouver depuis le début du siècle. Depuis, on appelle la ville "Hong-Couver".
A Vancouver, 1/3 de la population est d'origine chinoise. Le chinois est la deuxième langue parlée dans la région, avant le français.
Quelques semaines après son arrivée, Chhor-Huy a trouvé une maison, dans la banlieue de Vancouver. Un pavillon spacieux, meublé, à quelques mètres de la mer.
Tous les matins, les enfants partent à l'école avec le bus scolaire. Le nouveau rythme est vite intégré, mais la famille leur manque.
Pour l'instant, Chhor-Huy et Yoann n'ont pas encore trouvé de travail. Ils veulent changer de voie. Le Canada leur permet de se reconvertir dans le métier de leur choix.
Chhor-Huy suit une formation pour devenir assistante scolaire. Yoann souhaite travailler comme ingénieur du son.
Entre les supermarchés des grandes surfaces et les commerçants chinois, Chhor-Huy se réjouit de retrouver à Vancouver les produits de son enfance.
Depuis son départ de Taïwan, elle n'avait plus goûté aux mangues séchées ou au bubble-tea.
